VISITE CHEZ LES DIABLES ROUGES

Le  26 mars dernier, la réunion mensuelle de notre association habituellement organisée à Saint Dié, a été décentralisée à Colmar. Occasion pour Jean-François, le régional de l’étape, de nous arranger une visite très intéressante de la salle d’honneur du 152° régiment d’infanterie, formation qu’il connait bien

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 Historique du 152e Régiment d'Infanterie de Colmar

Le régiment historique d'Alsace.

Créé en 1794 à Landau in der Pfaltz, la 152e demi-brigade, qui donnera ultérieurement son nom au 152e régiment d'infanterie prend part à un grand nombre de campagnes du 1er Empire, dont Loano et Harbourg, qui vaudront au régiment les premières inscriptions sur son drapeau.

 

Dissout en 1814 puis recréé en 1887 à Épinal, le régiment, surnommé alors «Premier Grenadier des Vosges» participe à la Grande Guerre et se distingue en Alsace, sur la Somme, l’Aisne, l’Ourcq et lors de la prise de Roulers.

 

Mais c’est surtout en 1915 sur l'Hartmannswillerkorpf, également connu sous le nom de Vieil Armand, que le 15.2 fait preuve des plus hautes vertus militaires. L’ennemi lui décerne le titre de Régiment du Diable, après de féroces combats livrés sur cette montagne, devenue sacrée pour le régiment et où, par 3 fois, le 15.2 sera décimé.

 

Premier régiment à porter la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre, de la Médaille Militaire et de la Légion d’Honneur, il se voit désigné par le général en chef comme le «Premier des régiments de France».

 

Le 2 août 1919, il s’installe à Colmar, dans le quartier Rapp.
Septembre 1939, la guerre est déclarée. Le 152e régiment d'infanterie est en position de couverture le long du Rhin, puis rejoint en mai 1940 les Ardennes où les Allemands appliquent leurs efforts

 

Sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, le régiment reste fidèle à son passé et ses vaillantes traditions, en particulier lors des combats de La Bascule puis de Rethel, entre le 15 mai et le 20 juin 1940. Sa tenue de feu et sa brillante conduite lui valent d’être maintenu après l’armistice comme régiment de tradition de l’Alsace sur la ligne de démarcation à Montluçon et Lapalisse.

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(figurines en bois de M. Kieffer)

 

Dissout au moment de l’invasion de la zone libre en 1942, il se reforme dans la clandestinité en Auvergne sous l’impulsion du colonel Colliou et participe aux combats de la Libération, de la Loire aux Vosges. Le 8 février 1945, le 15.2 rentre dans Colmar où le général de Gaulle lui remet son drapeau.

 

Le régiment participe ensuite à la campagne d’Allemagne, entrant le premier dans Stuttgart et termine la guerre sur les bords du lac de Constance. Il y restera en occupation jusqu’en avril 1946.

 

De retour en France, il s’installe à Mutzig et à Colmar pour quelques mois avant d’embarquer en juin 1955 pour la campagne d’Algéie. Successivement en Grande Kabylie, à la frontière tunisienne puis à Zéralda, le 15.2 remplit ses missions de pacification dans le secteur de Sédrata, et participe aux opérations héliportées durant la bataille de Soukh-Ahras ainsi qu’à la garde de la ligne Morice.

En 1964, le 152e régiment d’infanterie retrouve sa garnison, où il reçoit de la part des Colmariens un accueil inoubliable. Régiment d’infanterie des forces du territoire de la 6e région militaire entre 1964 et 1976 ; régiment mécanisé de la 7e division blindée de 1976 à 1984, puis régiment d’infanterie motorisé de la 5e division blindée de 1984 à 1990, il devient en 1990 régiment d’infanterie du 2e corps d’armée, puis du 3e corps d’armée en 1993.

 

En décembre 1996, le 152e RI passe sous les ordres de la 7e division blindée. Durant l’été 1997, il perçoit les chars AMX 10P et entame sa professionnalisation. Puis, avec la montée en puissance des effectifs d’engagés volontaires, il est rapidement projeté en opérations extérieures au Liban, au Kosovo, en Bosnie, au Tchad, au Sénégal, en Guyane ou encore en Côte d’Ivoire…

Fier de son passé et résolument tourné vers l’avenir, le 152e régiment d’infanterie s’engage avec enthousiasme dans toutes les missions qui lui sont confiées

 Projeté en 2011 en Afghanistan, le régiment percevra à son retour le VBCI, puis deux années plus tard le système FELIN.

Jean-François